Le dernier Sisyphe
Edmond Jamoulle, peintre de cinéma.
Par Jimmy Pantera
Edition Cartonné de 100 pages.
Découvrez "Le dernier Sisyphe", un ouvrage richement illustré par Jimmy Pantera, qui retrace la vie et l'œuvre d'Edmond Jamoulle à travers une collection d'anecdotes inédites et captivantes.
Description
Reliure : Cartoné
Nombre de pages : 100
Ecrit par : Jimmy Pantera
Langue : Français
Dimensions : 24,5cmx14,5cm
LE DERNIER SISYPHE
Splendeurs et fantômes
Edmond Jamoulle a magnifié les devantures des cinémas bruxellois durant un demi-siècle, entre 1950 et 2000. Je l’ai rencontré en 2019 lorsque j’écrivais Cinéma ABC, la nécropole du porno (CFC). Nous nous revoyons régulièrement depuis.
Passer un moment en sa compagnie, c’est revivre les épisodes d’une époque grandiose. Celle de la pellicule argentique, des superproductions hollywoodiennes en Technicolor et des séries B, des vedettes qui incarnaient ce monde disparu...
Son exceptionnelle longévité l’a confronté aux courants cinématographiques majeurs, mais également aux sous-genres infréquentables et impurs guettés par le censure. Sans hiérarchie ou soucis de respectabilité, Edmond Jamoulle se consacrait aussi aux salles dédiées à la sexploitation, au porno et au karaté.
Edmond Jamoulle dans son atelier.
Un Justicier dans la ville 2
Michael Winner [USA]
1982
Hélène de Troie
Robert Wise [USA, Italie]
1956
Eldorado
Edmond Jamoulle, debout sur la caisse du cinéma, construit un cheval de Troie pour la promotion du film
Au fil de ses anecdotes, je comprends qu’il possédait une maîtrise totale de son métier : aucun défi technique ne l’effrayait. Il a déployé une énergie inépuisable durant des dizaines d’années, peignant ses fresques, parfois immenses, avec le même entrain. Artiste accompli, il exécutait à toute vitesse des portraits stupéfiants. A la fois directeur artistique et exécutant, il dominait l’espace avec des rapports d’échelle basés sur le gigantisme.
Ses panneaux peints fonctionnaient comme des bandes-annonces muettes. Grâce aux nombreuses silhouettes découpées et aux lettrages en relief, ils pouvaient aussi devenir d’énormes diaporamas.
Paradoxalement, l’agonie des cinémas de Bruxelles à partir des années 1970 lui a procuré un surcroît de travail, car ses confrères avaient abandonné la partie les uns après les autres. Aucune relève ne se présentait à l’horizon. Peut-être qu’Edmond Jamoulle savait déjà qu’il serait le dernier ?
Il ne demeure pratiquement rien de cette véritable épopée picturale. La quasi totalité des 15.000 panneaux réalisés par Edmond Jamoulle ont été détruits. Seuls quelques-uns d’entre eux subsistent, miraculeusement préservés. Il reste de rares photos, vestiges de l’enchantement que ces calicots spectaculaires disséminaient dans le paysage urbain.
J’ai cru bon d’agrémenter ce livre avec quelques autres clichés précieux. Marco Laguna les a dénichés dans une valise, aux Puces. Pris par un reporter du magazine Ciné Télé Revue, ils témoignent des fêtes bruxelloises où se bousculaient les stars du 7ème art dans les années 1960 et 1970.
Jimmy Pantera,
Février 2023.
Le Gang
Jacques Deray [France]
Conférence de presse avec le réalisateur, Alain Delon et Agnès Château, Mireille Darc en arrière-plan
1977
Passage 44